Conférence Emmanuel MUNCH

Lundi 14 octobre 2024

« Chrono-urbanisme et mobilités : une autre manière de concevoir le temps en ville ».

 

La perception du temps dans le contexte des transports et de la mobilité est un concept profondément subjectif. Que l’on soit coincé dans les bouchons en voiture ou sur une route dégagée, dans un bus surchargé ou à vélo, notre expérience du temps de déplacement varie considérablement.
Pour en savoir plus: https://autrecom.jimdosite.com/evenements/

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Conférence mobilités Frédéric HERAN

A Montpellier le 20 mai 2022

Conférence-débat de Frédéric Héran : « Comment nous déplacerons-nous demain ? La voiture électrique est-elle notre avenir ou d’autres solutions s’imposeront-elles ? »


Alors qu’avec la fin annoncée de la voiture thermique, la voiture électrique est présentée par les milieux politiques et économiques comme la solution permettant de préserver notre modèle actuel de mobilités, Frédéric HERAN, l’un des plus grands spécialistes français en la matière, vient à Montpellier pour une mise au point salutaire. Car ce système est à bout de souffle : consommation d’énergie, occupation de l’espace, impact sur la santé, le tout voiture a atteint ses limites. Dans la métropole de Montpellier, nombre d’habitants l’ont bien compris et se sont engagés ces dernières années dans un mouvement pour la promotion du vélo, qui se traduit aujourd’hui dans la politique locale. 

Frédéric Héran revient à Montpellier près de 4 ans après avoir animé, en septembre 2018, à l’invitation de Vélocité une conférence consacrée au «retour de la bicyclette à Montpellier» suivi quelques semaines plus tard par le mouvement cycliste et citoyen #JeSuisUnDesDeux qui a déjà profondément transformé la ville.

Alors qu’il vient d’impulser et de co-signer le 5 mai la tribune « Même électrique, la voiture n’est pas un véhicule durable » dans Le Monde [1], Frédéric Héran Héran nous  présentera  son analyse des enjeux actuels et tracera des pistes pour transformer nos manières de nous déplacer lors d’une conférence intitulée : « Comment nous déplacerons-nous demain ? La voiture électrique est-elle notre avenir ou d’autres solutions s’imposeront-elles ? » 

Son regard sera très précieux au moment où la métropole de Montpellier s’engage dans des projets majeurs qui vont conditionner nos mobilités pour les années à venir : fermeture du tunnel de la Comédie, plan vélo, ligne 5 du tramway et contournements routiers. 

Dans un contexte global marqué par les tensions (dernier rapport du GIEC, guerre  en Ukraine, creusement des inégalités...), les pratiques de mobilité dans la métropole sont de plus en plus polarisées. Certains ont déjà largement diminué les trajets en voiture et rêvent d’une dynamique citoyenne qui fasse du vélo un transport de masse et de Montpellier la Copenhague méditerranéenne. D’autres sont contraints à son usage quotidien faute d’alternative. Et d'autres résistent à ces changements, à l’image de la mobilisation de Vivre Montpellier Métropole pour qui l’immobilisme et le confort individuel semble prendre le pas sur l’intérêt collectif.

Forte hausse des prix du carburant, excès de sédentarité de la population, notamment des enfants, dégradation de la qualité de l'air, congestion urbaine, conflits entre usagers, ces problématiques rappellent les prémices du changement qui a chamboulé les Pays-Bas au milieu des années 70 devenu depuis le pays du bien vivre à vélo. 

En réalité, ce changement a déjà commencé à Montpellier. Pendant la crise sanitaire, sous l'impulsion de la population Montpelliéraine, le vélo s’est imposé dans l’actualité à l’occasion des élections municipales et dans l’espace public avec les premières «coronapistes» françaises. 

Alors que les compteurs de vélos signalent ces derniers jours des records de fréquentation [2], l’engouement pour le vélo sera-t-il durable ? Et s’accélèrera-t-il ?  Saurons-nous stopper notre dépendance aux énergies fossiles sans tomber dans une dépendance aux métaux critiques ? Les nouveaux projets routiers ne relèvent-ils pas d’une conception obsolète des mobilités ? Le doublement récent de l’A9 aujourd’hui déjà congestionnée n’est-il pas la preuve que la construction sans fin de nouvelles routes est vouée à l’échec ?  Allons-nous nous préparer à un changement qui est malheureusement inévitable ou allons-nous le subir ? Sommes-nous cigales ou  fourmis ?

Cette conférence est l’occasion pour la population, les acteurs économiques, les élus et les candidats aux élections législatives, d'écouter un des spécialistes français des mobilités ouvrir des pistes de réflexion sur ces questionnements. Chaque habitant peut être tour à tour piéton, cycliste, usager des transports en commun et automobiliste. Envisageons toutes ces pratiques  et agissons ensemble pour notre ville.
Frédéric Héran, Céline Scornavocca, Laurent Raffier et Nicolas Lemoigne de Vélo cités.

Résumé : Fortement encouragée par les autorités et grâce à un bilan écologique jugé flatteur, la voiture électrique devrait dominer le marché en quelques années. Mais cela suffira-t-il pour verdir notre mobilité ? D’autres modes individuels de déplacement pourraient bien s’imposer en faisant valoir leur moindre coût, leur économie d'énergie et de matières, leurs très faibles nuisances ou leur caractère actif.
Frédéric Héran est économiste et urbaniste, maître de conférences à l’Université de Lille et chercheur au CLERSE (Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques), auteur du livre "Le retour de la bicyclette : une histoire des déplacements urbains en Europe, de 1817 à 2050" (La Découverte, Poche, 2014)